Au marché
Au marché
Dès potron-minet
Je suis allé au marché aux frimes
Pour y trouver in finé
Un peu d’amour et de rime
Les étals étaient bien achalandés
Les mots n’étaient pas blets
Les vers étaient enguirlandés
Et attendaient de faire la fête
La césure était primesautière
Les versets n’étaient plus sataniques
Leurs mises étaient plutôt altières
Malgré leurs âmes faméliques
L’alexandrin ne payait pas de mine
Il s’égarait à cloche-pied
Au travers d’un champs de mines
Il jouait au comique troupier
Je préférais le vers libre
Dégoulinant à satiété
Il faisait vibrer les fibres
De mon âme irritée
Il m’offrait de nouveaux soleils
Des terres inconnues à explorer
Des heures volées à mon sommeil
Des moments plus ou moins inspirés
Dès potron-minet
Je suis allé au marché aux frimes
Pour y quérir des friandises affinées
Et des passions qui se griment
Hugo
Annonay
Août 2007